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Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/87

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Mais vois, — l’ombre chancelle aux horizons invers,
Et tout de pourpre et cuivre, et par lueurs soudaines,
De grands embrasements tiennent les cieux ouverts,
Et l’ombre a reculé ses lignes incertaines…

Et c’est, rétrospective et vaste, aux profondeurs
Des siècles d’au delà l’orient qu’elle embrasse
Tout une ère de faste et d’étranges splendeurs
Qui s’exténue et meurt aux langueurs des terrasses…

… La volupté s’éveille aux lamentos des flûtes,
L’esclave dont les flancs ondulent se balance,
Et l’écharpe au vol clair se convulse en volutes
Au bout des bras légers qui s’arquent pour la danse…

L’effluve du désir flotte aux tiédeurs de l’air
Et lorsque exténués sont retombés les couples,
Perverse et lente, aux soubresauts des formes souples,
La caresse lascive épuise encor la chair…