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Page:Lafenestre - Molière, 1909.djvu/203

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l’influence..

Schlegel, d’innombrables travaux de traduction, d’érudition, n’ont cessé de prouver la justice impartialement et chaleureusement rendue, de l’autre côté du Rhin, à celui qu’on y applaudit toujours. Lorsque M. Jules Claretie, en février 1873, en remarquant avec tristesse que l’anniversaire de la mort de Molière avait été oublié à Paris, dut constater, avec reconnaissance, qu’on l’avait célébré sur le Théâtre Impérial de Vienne avec une solennité extraordinaire ; il put, en répétant les paroles de Gœthe, reconnaître que la même admiration sympathique persistait, malgré tout, chez ses compatriotes. Les savants travaux de M. Paul Lindau, des docteurs Schwitzer et Mangold, de M. Homberg, de bien d’autres nous l’ont prouvé et nous le prouvent chaque jour.

Dans presque tous les pays du Nord, en Hollande, dans les Flandres, en Pologne, même rapidité de propagande, même force et durée d’influence. L’excellent livre de Legrelle sur Holberg, démontre « le rôle considérable et tout exceptionnel que Molière a joué dans la littérature et dans l’histoire des mœurs en Danemark ».

Des deux pays latins, l’Italie et l’Espagne, où tant de fois Molière avait trouvé et repris ce qu’il appelait son bien, l’Italie fut la première à le comprendre, le traduire, l’imiter, le piller. Son plus grand poète comique, Goldoni, ne réforme la comédie indigène encore livrée aux improvisateurs qu’en s’appuyant sur l’exemple de Molière. C’est à Paris qu’il vient pour y conquérir la renommée, qu’il y obtient son premier grand succès, par le Bourru bienfaisant, écrit en français, joué dans la