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Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/120

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gogues, ni de l’abus de la presse ; elle procède de souvenirs et de traditions que rien ne peut effacer[1]. »

Il est une autre influence séculaire que le paysan sentira renaître en lui dès qu’il sera délivré de la possession perpétuelle ; c’est l’esprit d’association, dont les effets au moyen âge furent si salutaires à tous égards. « Le moyen âge, écrit Troplong, dans ses Commentaires des sociétés civiles, fut une époque prodigieuse d’association ; c’est lui qui forma ces nombreuses sociétés de serfs et d’agriculteurs qui couvrirent et fécondèrent le sol de la France ; c’est lui qui multiplia ces congrégations religieuses dont les bienfaits ont été si grands par leurs travaux de défrichement et leurs établissements au sein des campagnes abandonnées. »

D’autre part Leferrière, dans son Histoire du droit français, écrit : « L’esprit d’association renouvelé par le christianisme, a étendu son activité salutaire sur les coutumes au moyen âge. C’est à l’abri des sociétés de tout genre, des communautés de travail et d’habitation, des

  1. Ceci évoque les fêtes du moyen âge anglais connues sous le nom de lammas day. Au jour de la Saint-Pierre aux Liens, la foule des campagnes en liesse, chantant et poussant des cris de joie, renversait les clôtures qui séparaient les cultures de seigle et d’avoine. Ce retour momentané à la communauté primitive était une des fêtes principales des campagnes.

    À constater ici cette menace au sein de la fête et là, dans la révolte, cette évocation pleine d’apparat, on peut se demander si les révolutions ne sont pas tout simplement des fêtes illégales.

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