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Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/39

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tenu comme prédisposé en faveur d’un communisme quelconque, fût-il historique ou géographiquement lointain, M. Anatole Leroy-Beaulieu, dans son ouvrage l’Empire des Tzars, insiste aussi sur les avantages du mir, ce mir qui l’emporte même sur les seigneurs à qui il rachète des étendues considérables de terre. Par exemple, dans le gouvernement de Koursk, les paysans des communes ont, en un an, acquis deux millions de roubles de terres. Ces avantages du mir n’ont pas échappé aux colons germaniques venus s’établir en Russie ; ils ont adopté rapidement le régime de la terre commune et s’en sont bien trouvés. Fait plus curieux encore, lorsque, par suite de circonstances particulières trop longues à exposer, le mir a été, en certains endroits, transformé en commune par lots de propriété individuelle, les paysans reconnurent rapidement les inconvénients de l’héritage et du morcellement indéfini et revinrent spontanément à l’ancien régime du mir communautaire.

Quel est donc exactement ce régime si avantageux du mir ? En principe le mir, personne idéale et collective, symbole de tout le village, est seul propriétaire des terres. Chaque habitant, mâle et majeur, a droit à la culture d’une part égale de ces terres. Au début même, la terre entière était cultivée en commun, le partage ne se faisant que sur les récoltes ; ce système est encore

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