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Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/70

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que 1.900 francs, tandis que les 98.000 francs placés en terres étaient devenus 245.000 francs. De nos jours, les 1.900 francs se seraient réduits à presque rien, tandis que la valeur de la terre aurait encore augmenté.

Qu’importe qu’au cours d’un siècle la valeur de la terre ait diminué temporairement : la vérité est qu’elle va toujours en augmentant.

« À chaque coucher de soleil, écrit Avenel, la propriété rurale enregistre aux États-Unis une hausse de dix-sept millions. » Au contraire la fortune mobilière va toujours en décroissant. Le riche d’une époque est, cent ans après et avec la même fortune, un demi-pauvre.

Il est une autre plus-value qui, celle-là, n’est pas le fait de la collectivité, mais n’est surtout pas celui du propriétaire à qui elle profite. C’est la valeur que peut donner à une boutique l’exploitation commerciale. Elle nous apporte une nouvelle preuve du caractère abusif du privilège du propriétaire, qui brime tous les autres droits de propriété.

Si le droit de propriété commerciale, création de l’activité et de l’intelligence, apparaît aussi respectable que le droit de propriété foncière ou immobilière, il est inexistant au regard de celle-ci : récemment les Chambres de commerce françaises, alarmées d’une longue injustice, ont demandé au Parlement que soit déposé un projet de loi pour sauvegarder la propriété que

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