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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/102

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

ferais ma visite le lendemain lundi à 1 h. (il m’avait prévenu qu’il était tous les jours chez lui à 1 heure), que je le remerciais bien, etc.

Mais voilà que ce matin lundi je reçois la visite d’un homme cherchant qui est M. le Comte de Seckendorff, lequel me dit qu’il me présentera cette après-midi à la Princesse royale.

Alors, j’ai écrit de nouveau à M. Bernstein, professeur de droit romain à l’Université de Berlin, le priant de m’excuser et de ne pas m’en vouloir.

Et je viens d’être présenté à la Princesse royale[1]. Elle est d’une simplicité et d’une amabilité charmantes. Je m’en suis tiré, je crois (sauf que j’ai été peut-être un peu bavard, mais la Princesse m’a mis sur votre chapitre, et dame…), d’ailleurs dites-moi, n’est-ce pas ? ce que M. de Seckendorff vous en dira, si tant est que tout ceci ait, en réalité, l’importance que cela a eu pour moi. La Princesse m’a tout de suite parlé de vous (je ne suis plus timide, je deviens observateur). Je vois son geste me montrant vaguement avec un sourire une table de travail, et me disant : Je l’ai presque terminé (votre livre).

  1. Femme du Prince Frédéric, futur et éphémère Frédéric III. Cette princesse, comme on le sait, était Anglaise, ce qui aux yeux de Laforgue, shakespearien et curieux d’art anglais, lui ajoutait des attraits dont par ailleurs elle ne manquait pas.