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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/112

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

militaire chamarré causant avec celui-ci, celui-là. Je ne le connaissais pas. Brusquement il vient à moi, me serre franchement la main et se met à causer très familièrement en riant. Je réponds ; je souris aussi devant cette rondeur affable, et je bavarde. Il me quitte et alors je demande au Dr Velten quel est ce militaire qui vient de me quitter ? Mais c’est le Prince royal.

Tableau, comme on dit. Je lui raconte mon cas et il me rassure. Néanmoins je vais me confesser encore à M. de Seckendorff qui me rassure et à l’aide-de-camp, M. de Nivenheim, qui en rit à son tour et fait plus que me rassurer.

Ce matin l’Impératrice me dit en souriant ironiquement : « Vous étiez au thé hier, vous avez vu mon fils ?… » (Le Dr Velten lui avait raconté la chose.) Alors, j’ai raconté à mon tour, et que finalement j’étais bien confus, et que je n’avais pas eu l’honneur d’être préalablement présenté à Son Altesse… etc… Elle m’a répondu qu’il n’y avait pas de quoi être confus. Et voilà.

Je lis une page de Spinoza ou de Hartmann, et je suis à mille lieues au-dessus de toutes ces dorures. Il n’y a que l’Art. Vous le savez aussi, vous qui êtes le bénédictin-dandy de la rue de Monceau.

Et que devient Bourget ? On me dit qu’il a dis-