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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/115

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LETTRES 1881-1882

Nous avons parlé de l’Impératrice, puis je me suis retiré.

Maintenant pourquoi ne m’écrivez-vous pas ? Notre poète est toujours furieux contre moi sans doute. Enfin, j’irai peut-être au printemps prochain lui demander pardon. En tous cas, dites-lui que j’avais, en tout ceci, les meilleures intentions du monde.

Mon cher ami, que je voudrais vous avoir ici ! Je traîne mon habit noir partout ; j’observe. J’ai été présenté à la princesse royale pour causer d’Ephrussi. J’ai été invité avant-hier au soir à la soirée du Prince royal (avec qui j’ai une aventure que je vous dirai un jour et dont on a bien ri). Curieuses ces soirées, des habits constellés de ferblanterie, des épaules blanches, des titres, des militaires sanglés, etc.

Je lis plus que jamais mon Spinoza. Je fume continuellement. Je rime plus que jamais, et j’attends vos lettres.

Et votre Salon ?

Je lis en ce moment un roman d’Henry Gréville, Perdue, d’une forme plus que neutre, mais l’idéal du roman à lire ici. Je suis heureux d’avoir mis la main dessus. Quand ce sera fini, je me rabattrai sur Hector Malot ou frère Féval.