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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/149

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LETTRES 1881-1882

soit refusée. Il va envoyer en outre quatre eaux-fortes en deux cadres. Remarquez-les, vous serez étonné. C’est péniblement fait, très travaillé, mais si voulu, si profond. Au reste, si vous voyez M. Bernstein, il vous en parlera et vous serez témoin de ses accès de lyrisme.

Ma vie est toujours la même. Les jours passent et se ressemblent. J’ai trouvé ici des endroits tristes où je vais promener mes mélancolies derrière les Zelten, le Kronprinz Ufer et, de l’autre côté de Berlin, le Luisen Ufer. Le soir, il y a des effets étonnants, ce qui prouve que Guillemet est un paysagiste de génie.

Je lis à peu près tout ce qui paraît d’intéressant comme littérature. Le volume de Bourget continue à ne pas se montrer, mais je sors de son Renan qui est étonnant.

Votre amie la Princesse royale est toujours malade. J’entrevois de temps en temps M. de Seckendorff. Il paraît qu’il cultive le paysage. Je n’en ai rien vu. Ici tout le monde fait du paysage. La Comtesse de Brandebourg, la Comtesse Bruhl, la Princesse Frédéric-Charles, etc.

Nous avons eu l’exposition d’une sorte d’union artistique de dames. C’était bien mauvais, à part une large et brutale copie de Hals de je ne sais qui.