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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/184

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

plates, et je me prends à rêver de flirtation sur des plages mondaines, le long de la mer retentissante.

Puis je m’ennuie, je m’ennuie. Mais j’adore Coblentz ; autant j’abhorre Bade. Le décor dans lequel la Moselle se jette dans le Rhin est une chose unique pour les yeux tristes. Un chef-d’œuvre qui attend un Guillemet. Mais il n’y a pas de Guillemet en Allemagne.

À propos d’art, et à propos d’un mauvais article dans la Gazette des Beaux-Arts[1], il faut que j’envoie à cette revue une correspondance tous les mois sur l’art en Allemagne. Cela ira comme cela ira.

Et vous, que faites-vous ? En attendant notre volume, pourquoi n’écrivez-vous pas un roman, une nouvelle ? Les lauriers de M. Gréville, de Mme Bentzon, Chaudenaux, Craven, ou Caro, ou Guida, ne vous ont-ils jamais empêché de dormir ? Et ceux de la Gennevraye ?

En ce moment je suis dans un état considérablement lamentable. Je ne vois que le côté plat, sale de la vie. Et tout ce que j’écris s’en ressent, en est imbibé, comme le poumon du fumeur s’imbibe de nicotine.

  1. L’article sur l’Albert Dürer de Charles Ephrussi, article dont Laforgue n’était pas satisfait.