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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/187

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LETTRES 1881-1882

Les Heures pâles, cela paraîtra-t-il avant que j’aille à Paris ?

Vous n’avez lu qu’une pièce des Aveux de Bourget. Je vous assure que c’est un livre étonnant, et que le monsieur est un monsieur extraordinaire et unique.

Quand donc me direz-vous ce qui en est de vos visites rue Denfert où vous faites croire que j’ai laissé des regrets ?

Qu’est-ce que c’est que ces ennuis financiers qui vous forceront à aller à la campagne en juillet ?

Enfin, il est assez probable que je serai à Paris fin septembre et peut-être commencement octobre.

Ah ! oui, si nous pouvions faire ce voyage en automne, ce serait une belle note dans notre vie ! Mais il m’est impossible d’y songer. En octobre je reviendrai à Bade, puis de là à Coblentz, et en décembre à Berlin. Impossible.

Vous ai-je parlé de Coblentz ? Non, c’est une ville que j’adore. Il y a des ruelles extraordinaires, des maisons à pignon, un vieux pont gigantesque aux piles duquel poussent des arbustes. Et les quais, la manœuvre des radeaux, etc. J’apaise toutes mes nostalgies de bonhomme né dans un port de mer[1].

  1. Jules Laforgue était, rappelons-le, né à Montevideo.