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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/189

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LETTRES 1881-1882

XLIV

À Mme MULLEZER

Coblentz, dimanche [2 juillet 1882].
Chère Madame,

Hier soir, à dix heures, je reçois un télégramme. Je n’ose l’ouvrir.

Vous savez que le télégraphe a été inventé pour annoncer les malheurs. Pendant un quart d’heure, je suis resté dans des angoisses devant ce papier plié en quatre, me disant : il vaut mieux aller me coucher, demain je l’ouvrirai. Et je me suis décidé à l’ouvrir. Je l’ai lu, puis je l’ai épelé. Jugez de ma joie !

Or, Madame, vous n’êtes pas sans savoir que l’effet le plus ordinaire d’une grande joie succédant à des angoisses exagérées, est de paralyser, pour un