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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/19

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I

À SA SŒUR[1]

Septembre 1881.
Prends garde de laisser tomber un petit souvenir que je t’envoie.
Pour toi seule à lire avant de t’endormir. Dis à la cousine que je lui rembourserai l’éclairage.
Pauvre chère sœur,

Il est sept heures. Je rentre fatigué. On me donne ta lettre. Ah ! comme je l’attendais ! Si tu savais comme je m’ennuie aussi !

Comme cette gare était triste le soir où vous êtes partis ! Dans ce wagon. Toi au fond. Je t’appelais voyant tes yeux mouillés, tu ne répondais pas et il a fallu s’en aller. Je n’ai même pas dit adieu à Ernest, Paul et Charlot[2]. Je suis parti en

  1. La sœur à qui ses lettres sont adressées était sa sœur Marie (aujourd’hui Mme Labat), l’aînée des enfants qui venaient de partir pour Tarbes avec leur père.
  2. Ses cousins.