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LETTRES 1881-1882

lume et qui sera toute de psychologie et d’esthétique[1].

Cette introduction sera très sérieuse, et, j’espère, très juste et très condensée. Je vous la soumettrai avant tout. Mais dites-moi si, en principe, une pareille introduction toute philosophique effaroucherait les habitudes de la Gazette ? J’en vois déjà la trame logique et les détails et j’avoue ingénument que je la crois neuve comme vue d’ensemble en laissant à d’autres le soin de dire si elle est juste et complète et répondant à tous les a posteriori. Enfin vous verrez.

Mais que la langue allemande m’est lente à lire ! — et je ne parle que français, toujours français.

J’ai causé aujourd’hui, une bonne heure, en fumant avec Maxime Du Camp[2]. Le soir, grande société et nombreuse. — Nous restons à Bade jusqu’au 12. — De là à Coblentz jusqu’au 1er

  1. Cette introduction est très probablement le remarquable morceau intitulé L’Art moderne en Allemagne, publié posthumément dans la Revue Blanche, t. IX, no 56, 1er octobre 1895, et qu’on trouvera au tome VI des Œuvres complètes.
  2. À propos des livres favoris de l’impératrice, Jules Laforgue dit assez ironiquement dans Berlin, la cour et la ville ; (p. 48) :

    « Il est un écrivain dont on ne perd pas une ligne c’est Maxime du Camp, un vieil ami qui revient chaque été à Bade : quelles bonnes soirées on doit à ses excursions de vieux sceptique à travers la charité privée à Paris ! »