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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/79

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LETTRES 1881-1882

Matériellement mes jours se ressemblent. Je fais la lecture le matin ou le soir. Quelquefois les deux. Puis toujours très consciencieux, j’ai provision de lecture pour longtemps. Je fais venir trois volumes de Sully Prudhomme. Si vous m’entendiez ! Je n’avale plus mes mots. Je lis très haut et très clairement, et j’ai toujours quantité de commentaires sur les livres. À la lecture du matin, je résume les journaux et je fais faire à l’Impératrice des exercices de grammaire. Je fais toujours la lecture avec la Comtesse Hacke. La Comtesse de Brandebourg est en voyage. Quant aux deux autres dames d’honneur, elles sont arrivées depuis peu (deux autres étant parties) et je ne les ai pas encore vues. Le soir je suis toujours une ½ heure à l’avance chez la Comtesse Hacke, qui joue à la maman avec moi. Je lui fais des dictées, et chaque fois je lui apporte une collection de mots et de phrases terribles pour éprouver son orthographe.

Je crois que je serais plus intimidé à Paris dans le monde. Mais je suis à une bonne école et j’en profiterai.

Au revoir.

Rappelez-moi, je vous prie, au souvenir des personnes auxquelles vous m’avez présenté. — Pour-