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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/86

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

Dites-moi que rien n’est perdu et que je n’ai pas commis de faute.

Je viens de recevoir le Livre où je lis une petite note sur votre A. Dürer que je bouquine. J’ai lu l’article de Wolff sur Van Praet où il y a trois lignes sur vous. Ô bénédictin, ô grand homme !

L’Impératrice est toujours très contente de moi. Ces lectures se passent presque dans l’intimité, une intimité littéraire, et je prends les plus petits détails de ma besogne à cœur.

L’Impératrice, à ce propos, m’a fait ce matin présent d’un beau nécessaire à écrire avec une exquise bonbonnière azur à peluche bronze. J’étais confondu. Cela m’a été remis par ma bonne comtesse Hacke et à la lecture de demain soir je remercierai l’Impératrice en l’assurant encore de mon dévouement.

Et puis, ma foi, voilà.

Item, hier au soir, copié à la plume le portrait de Maître Hieronymus[1] — exécrable. Cette atmosphère de fête m’attriste au delà de la mort. Je ne me rappelle pas une heure de ma vie où la joie ne m’ait navré ou du moins attristé.

La stupide humanité a besoin de fêtes (v. le

  1. Un des dessins de Dürer reproduit dans le livre de Ch. Ephrussi.