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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/91

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LETTRES 1881-1882

Advienne que pourra. Je n’ose continuer ainsi pour les autres avant de savoir comment ceux que je vous envoie auront été pris. Non, cette affaire des sonnets a été une idée désastreuse. Je vais perdre une amitié à laquelle j’aurais tenu. Je vous en supplie, ménagez la chose, soignez notre exorde, défendez-moi, montrez la candeur de mes intentions.

Maintenant me voici en face de la correspondance de Talleyrand avec Louis XVIII. Je lis du Sully Prud’h. à petites doses. J’ai cherché dans le Coffret de Santal[1], rien, c’est d’un art trop compliqué.

Je deviens très lourd, et vous finirez par trouver mes lettres stupides.

Quand j’aurai mon outillage d’eau-forte, je mettrai sur cuivre un dessin très bizarre fait l’autre dimanche pour l’Amour et le Crâne de Baudelaire.

Je lis la corresp. de Balzac et de Stendhal. Je fais de l’allemand.

Je vais me remettre à mes vers, tâcher à farder plus tristement ces pauvres fleurs sans sève.

N’es-tu pas, comme moi, un soleil automnal,
Ô ma si pâle, ô ma si froide Marguerite[2] ?

  1. Charles Cros, Le Coffret de Santal.
  2. Cf. le fragment Amour de la quinzième année (Vie Moderne, 27 août 1887) et le poème : Excuse macabre (cf. l’Appendice des Poésies) où figure ce même prénom « Marguerite, Margaretha, » et