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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/97

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LETTRES 1881-1882

n’oubliez pas qu’il y a quelque part, à Berlin, un être qui vous doit tant et vous en est si reconnaissant. — Pour moi, laissez-moi vous écrire souvent, à l’aventure, vous racontant n’importe quoi, avec toujours cette épigraphe sous-entendue : nil sub sole novum ou plutôt omne sub sole novum.

Bourget m’écrit. J’ai trouvé ici un de ses amis. J’attends toujours aux Débats l’article de Clément ou du fidèle Berger. Je reçois les jeudis et les lundis de Bourget, et je verrai aussi. Il y a cinq chroniques à écrire sur votre livre. — Une sur vous, votre silhouette, votre jeune gloire (de bénédictin-dandy ?), vos travaux, vos collections ; très parisienne. Une autre, sur trois sortes de critique d’art, en prenant comme exemples, par exemple, votre procédé, celui du Watteau des de Goncourt, celui de M. Taine. Une autre sur ceci : jusqu’à quel point un Parisien de 1882, qui collectionne des impress. et va à Bruxelles pour écouter une première et a son fauteuil à l’Opéra, et va chez Brébant et fume sur le boulevard et porte des tuyaux de poêle, peut comprendre l’âme d’Albert Dürer, etc., etc.

Voyons ce que je vais trouver un de ces jours dans le Parlement[1]. De toute façon vous verrez

  1. Journal auquel collaborait M. Paul Bourget.