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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t5, 1925.djvu/71

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LETTRES 1883-1887

LXXXII

À CHARLES EPHRUSSI

Berlin, 31 décembre 1883.
Cher Monsieur Ephrussi,

Permettez-moi de vous souhaiter — à la mode universelle et incorrigible — bon an avec l’espoir que vous et les vôtres allez tous bien.

Nous avons ici un froid lupal (lupus, loup, expression de Richepin). Par ce temps, je me suis fait arracher deux dents, plomber une troisième et connu le martyre des nuits blanches.

Je fais toujours couci-couçà de l’esthétique et je serais heureux si vous vouliez bien me donner les renseignements que voici.

Vous qui vivez depuis 10 ou 12 ans dans le monde de l’art et de la critique, pouvez-vous me dire comment est coté dans ce monde « l’Esthétique » d’Eugène Véron, ce verbiage pédant et enfantin ?