Aller au contenu

Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

pour journaux, des titres et des lettres enguirlandées de fioritures.

L’école compte au moins une dizaine de professeurs.

En attendant l’ouverture du Salon (Exposition Menzel) je stationne dans le corridor d’entrée. Des élèves sont là. Ils portent le vaste feutre que nous appelons un Rubens et sont hermétiquement gantés. Poliment, avec des courbettes, ils donnent des renseignements aux dames. L’un d’eux est coiffé d’un Rubens sur le côté, est frisé, et porte un veston de velours et un pantalon gris-perle très évasé du bas et à sous-pied. Tous se font une tête et une tenue, aucun ne donne dans le genre canaille. Je regarde le cadre aux affiches ; des réclames de restaurants et de brasseries, plusieurs annonces de loueurs de costumes pour cortèges historiques (ces cortèges et costumes sont la manie des élèves ; ils s’en donnent au moindre anniversaire).

Il y a un club des artistes ; une vraie cave. Passé une soirée là-dedans ; passer une soirée, cela consiste à s’asseoir autour d’une table avec une ou deux personnes et là, boire et même manger en écoutant le bruit du billard voisin. Au mur, tout autour de la salle, des portraits