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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/215

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Vers huit heures, Jean l’Estrelle, peu à peu réveillé déjà par les sonneries électriques de l’hôtel, sauta du lit au tapage d’un train qui passait comme frôlant sa fenêtre. Il écarta le rideau ; cette fenêtre du Central Hôtel donnait sur le viaduc du métropolitain berlinois ; il eut le temps d’apercevoir aux portières des têtes émergeant de houppelandes. Tout était couvert de neige et continuait bien les plaines désolées à travers lesquelles un express l’avait amené la veille[1].

Jean sonna son café et fit sa toilette, tâchant de ne salir ou heurter le magnifique piano à

  1. Pour éclairer la méthode de travail de Laforgue, nous nous faisons un devoir de relever ici une page de notes au crayon jetées hâtivement par Laforgue sur le papier, à l’intention de cette nouvelle.

    Dans Berlin, — par des rues bordées d’architectures prétentieuses, mais qui restent froides avec leurs façades sans balcons, leurs fenêtres sans persiennes, ni pots de fleurs, ni cages d’oiseaux,