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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/34

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

ne voudrait pas de leurs gibus démodés et défraîchis ni de leurs informes chaussures. Tout ce monde-là a l’air avant tout discipliné et non habitué à des douceurs de cour.

Enfin voici un personnage. C’est, en civil, un vieux beau aux moustaches trop cirées, raide et gourmé dans un habit qui ne vient ni de Paris ni de Londres. Son gibus demanderait un coup de fer (ah ! les gibus, tous les gibus qu’on voit en Allemagne !). C’est le grand chambellan du Palais, le comte Perponcher, il occupe la plus haute charge de la cour. Nous le retrouverons dans toute la gloire de ses fonctions. Le comte a à ses côtés un jeune parent, officier de la garde, baron, chambellan en herbe.

La comtesse Perponcher, grande-maîtresse de la maison de l’impératrice, non plus que la comtesse Hacke, première dame du palais, ne sont là. L’impératrice n’a ici que deux dames d’honneur, la comtesse Oriola, dame d’honneur fixe, logeant au palais et recevant des appointements, et une de ces nombreuses et jeunes comtesses de province qui se succèdent de mois en mois auprès de l’impératrice, comme pour un apprentissage, quand la souveraine est en villégiature.