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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/57

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

mais seulement le personnel non marié ; car l’impératrice, qui a des idées très particulières sur ce chapitre, ne souffre pas qu’un de ses palais abrite le moindre couple. Le palais impérial est divisé en deux, un quart à gauche est réservé aux appartements privés des souverains, l’empereur au rez-de-chaussée, l’impératrice au premier étage, tout le reste à droite est pris par des salles de réceptions et de fêtes. Les grandes salles sont meublées en style empire, quelques-unes servent de musée à des cadeaux d’argenterie de délégations nationales, une autre à des présents de la Chine et du Japon. Les appartements privés se sont meublés peu à peu, et jusqu’à l’encombrement, de cadeaux de Noël, aussi peu somptueux que disparates ; la quantité de vases de marbre et de petits meubles modernes y est surtout déplorable. Par contre, on n’y voit pas de tableaux, sauf dans un petit salon du rez-de-chaussée où l’impératrice donne le thé. L’empereur, qui ne met jamais les pieds dans un musée ou une exposition de beaux-arts, fait acheter tous les ans un stock de toiles médiocres qu’on distribue ensuite dans les corridors et les chambres de châteaux où l’on habite un mois par an. Les corridors du palais