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APPENDICE AU CHAPITRE II

Note 1.Ovide, Art d’aimer. Livre III.

Ovide ne voit dans les attitudes diverses qu’un moyen de coquetterie pour les belles.

Que les femmes, dit-il, apprennent à se connaître pour s’offrir avec tous les avantages aux combats de l’amour.

Si vous brillez par la beauté de vos traits, couchez-vous sur le dos ; si vous avez une croupe élégante, présentez en aux yeux toutes les richesses. Si vos jambes sont bien faites, placez les sur les épaules de votre amant, comme Mélanion posait sur ses épaules les jambes d’Atalante. Si vous êtes de petite taille, que votre amant remplisse le rôle de coursier. Celle dont la taille a des inflexions voluptueuses appuiera ses genoux sur le lit, en inclinant légèrement la tête. Celle dont les cuisses ont la ferme beauté de la jeunesse, dont les seins ont une courbure gracieuse, se couchera obliquement sur le lit de manière que son amant, debout près d’elle, la voie dans cette position charmante.

Celle dont les flancs portent les traces des travaux de Lucine combattra comme le Parthe, le dos tourné.

Vénus, la mère des amours, en sait varier les jeux de mille manières ; mais la position la plus simple et la moins fatigante, est de s’étendre sur le côté droit.

Déjazet avait l’habitude de dormir sur le dos, parce que, disait-elle, « arrive qui plante ! »

Note 2. — Théologiens.

Le P. Gury, art. 997. — Les fins qui rendent honnête l’acte conjugal sont :

1o La génération qui est l’une des principales ;

2o Le moyen de satisfaire les obligations entre époux ;

3o Le moyen de prévenir l’incontinence chez les époux ;

4o Le désir d’animer ou de faire naître un amour honnête, de montrer ou provoquer l’affection conjugale.

(On peut remarquer que les deux dernières fins légitiment tous les plaisirs naturels entre époux, même stériles par le fait de leur conformation naturelle).

Art. 911.— La position tout à fait licite est celle que la nature elle-même enseigne ; c’est-à-dire, la femme couchée dessous et l’homme dessus (faire la bête à deux dos, comme dit Rabelais).

Aucune position, quoique contre nature, n’est, en principe, gravement défendue, pourvu que l’acte conjugal puisse être accompli, parce qu’il n’y a pas d’obstacle à la génération.