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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/112

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les gaz qu’ils absorbent), forment cependant avec de pareils matériaux, au moyen de leur action organique, tous les sucs propres qu’on leur connoît et toutes les matières dont leur corps est composé ; c’est-à-dire, forment eux-mêmes les mucilages, les gommes, les résines, le sucre, les sels essentiels, les huiles fixes, et volatiles, les fécules, le gluten, la matière extractive et la matière ligneuse ; toutes substances qui résultent tellement de combinaisons premières ou directes, que jamais l’art n’en pourra former de semblables.

Assurément les végétaux ne peuvent prendre dans le sol, par le moyen de leurs racines, les substances que je viens de nommer : elles n’y sont pas, ou celles qui s’y rencontrent sont dans un état d’altération ou de décomposition plus ou moins avancé ; enfin, s’il y en avoit qui fussent encore dans leur état d’intégrité, ces corps vivans ne pourroient en faire aucun usage, qu’ils n’en eussent préalablement opéré la décomposition.

Les végétaux seuls ont donc formé directement les matières dont je viens de parler ; mais, hors de ces végétaux, ces matières ne peuvent leur devenir utiles que comme engrais ; c’est-à-dire, qu’après s’être dénaturées, consumées, et avoir subi la somme d’altérations nécessaire pour leur donner cette faculté essentielle des engrais, qui