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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/177

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que les fonctions de cet organe sont d’un autre ordre que celles des autres organes de l’individu.

Je ne vois, dans cet être factice, dont la nature ne m’offre aucun modèle, qu’un moyen imaginé pour résoudre des difficultés que l’on n’avoit pu lever, faute d’avoir étudié suffisamment les lois de la nature : c’est à peu près la même chose que ces catastrophes universelles, auxquelles on a recours pour répondre à certaines questions géologiques qui nous embarrassent, parce que les procédés de la nature, dans les mutations de tous genres qu’elle produit sans cesse, ne sont point encore reconnus.

Relativement aux traces que nos idées et nos pensées impriment dans notre cerveau, qu’importe que ces traces ne puissent être aperçues par aucun de nos sens, si, comme on en convient, il y a des observations qui ne nous laissent aucun doute sur leur existence, ainsi que sur leur siége : apercevons-nous mieux le mode d’exécution des fonctions de nos autres organes ? Et, pour citer un seul exemple, voyons-nous mieux comment les nerfs mettent nos muscles en action ? Cependant, nous ne pouvons douter que l’influence nerveuse ne soit indispensable pour l’exécution de nos mouvemens musculaires. à l’égard de la nature, où il nous importe tant d’acquérir des connoissances, les seules qui puis-