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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/241

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et l’évidence que toute démonstration exige, la nature et les qualités de ces matières, tout homme sage, et qui fait cas seulement des connoissances exactes, doit négliger leur considération ?

Peut-être me trompé-je ; mais j’avouerai que je ne suis point du tout de cet avis ; au contraire, je suis fermement persuadé que ces mêmes matières jouant un rôle important dans la plupart des faits physiques que nous observons, et surtout dans le plus grand nombre des phénomènes organiques que les corps vivans nous présentent, leur considération est du plus grand intérêt pour l’avancement de nos connoissances à l’égard de ces faits et de ces phénomènes.

Ainsi, quoiqu’il soit impossible de connoître directement toutes les matières subtiles qui existent dans la nature, renoncer à des recherches relatives à certaines d’entre elles, ce seroit, à ce qu’il me semble, refuser de saisir le seul fil que nous offre la nature pour nous conduire à la connoissance de ses lois ; ce seroit renoncer aux progrès réels de celle que nous possédons sur les corps vivans, ainsi que sur les causes des phénomènes que nous observons dans les fonctions de leurs organes ; et ce seroit, en même temps, renoncer à la seule voie qui puisse nous procurer les moyens de perfectionner les théories physiques et chimiques que nous pouvons former.