Aller au contenu

Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sentiment et l'irritabilité étoient des phénomènes organiques d’une nature très-différente, et qui prenoient leur source dans des causes qui ne se ressemblent nullement. Effectivement, les conditions qu’exige la production du sentiment sont de toute autre nature que celles qui sont nécessaires à l’existence de l'irritabilité. les premières nécessitent la présence d’un organe particulier, toujours distinct, compliqué et étendu dans tout le corps de l’animal, tandis que les secondes n’exigent aucun organe spécial, et ne donnent lieu qu’à un phénomène toujours isolé et local.

Mais les animaux qui possèdent un système nerveux, suffisamment développé, jouissent à la fois de l'irritabilité qui est le propre de leur nature, et de la faculté de sentir ; ils ont, sans pouvoir le remarquer, le sentiment intime de leur existence ; et quoiqu’ils soient encore assujettis aux excitations de l’extérieur, ils agissent par une puissance interne que nous ferons bientôt connoître.

Dans les uns, cette puissance interne est dirigée, dans ses différens actes, par l'instinct, c’est-à-dire, par les émotions intérieures que produisent les besoins, et par les penchans que font naître les habitudes ; et dans les autres, elle l’est par une volonté plus ou moins libre.

Ainsi, la faculté de sentir est uniquement le