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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/405

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formation des idées, des pensées, des jugemens, etc. ; non plus que la cause qui contraint la plupart des animaux qui ont les mêmes sens que l’homme, à ne se former que très-peu d’idées, à ne les varier que si difficilement, et à rester soumis aux influences des habitudes.

On a donc lieu de se convaincre, d’après ce que j’ai exposé, qu’aucune des opérations de l’organe de l’entendement ne peut se former, si cet organe n’y est préparé par l'attention ; et que nos idées, nos pensées, nos jugemens, nos raisonnemens ne s’exécutent qu’autant que l’organe dans lequel ces actes s’effectuent, se trouve continuellement maintenu dans l’état où il doit être pour que ces actes puissent se produire.

Comme l'attention est une action, dont le fluide nerveux est l’instrument principal, tant qu’elle subsiste, elle consomme une quantité quelconque de ce fluide. Or, par sa trop grande durée, cette action fatigue et épuise tellement l’individu, que les autres fonctions de ses organes en souffrent proportionnellement. Aussi les hommes qui pensent beaucoup, qui méditent continuellement, et qui se sont fait une habitude d’exercer, presque sans discontinuité, leur attention sur les objets qui les intéressent, ont-ils leurs facultés digestives et leurs forces musculaires très-affoiblies.

Passons maintenant à l’examen de la pensée,