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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/434

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lui font exécuter des actions qui y sont relatives. Mais on voit, par les actes de cet individu, que ce sont toujours des idées acquises et ensuite présentées à sa conscience qui l’agitent. Effectivement, la mémoire, les songes, le délire, les actes de folie, ne montrent jamais d’autres idées que celles que déjà l’individu possédoit.

Il y a des actes de folie qui tiennent à un dérangement de certains organes particuliers de l’hypocéphale, les autres ayant conservé leur intégrité ; alors, ce n’est que dans ces organes particuliers que le sentiment intérieur ne maîtrise plus et ne dirige plus les mouvemens du fluide nerveux. Les personnes qui sont dans ce cas, n’exécutent des actes de folie que relativement à certains objets, et toujours les mêmes : elles paroissent jouir de leur raison à l’égard de tout ce qui y est étranger.

Je m’éloignerois de mon sujet si j’entreprenois de suivre toutes les nuances qu’on observe dans le désordre des idées, et d’en rechercher les causes. Il me suffit d’avoir montré que les songes, le délire, et, en général, la folie, ne sont que des actes désordonnés de la mémoire, qui s’exécutent toujours sur des idées acquises et imprimées dans l’organe, mais qui s’opèrent sans la direction du sentiment intérieur de l’individu, parce qu’alors cette puissance est suspendue ou troublée dans