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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/179

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DIX-HUITIÈME
MÉDITATION



RESSOUVENIR DU LAC LÉMAN


À M. HUBER SALADIN
1842


Encor mal éveillé du plus brillant des rêves,
Au bruit lointain du lac qui dentelle tes grèves,
Rentré sous l’horizon de mes modestes cieux,
Pour revoir en dedans je referme les yeux,
Et devant mes regards flottent à l’aventure,
Avec des pans de ciel, des lambeaux de nature !
Si Dieu brisait ce globe en confus éléments,
Devant sa face ainsi passeraient ses fragments…