Aller au contenu

Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
POÉTIQUES.

VINGT-UNIÈME
MÉDITATION



LA FOI


Ô néant ! ô seul dieu que je puisse comprendre !
Silencieux abîme où je vais redescendre,
Pourquoi laissas-tu l’homme échapper de ta main ?
De quel sommeil profond je dormais dans ton sein !
Dans l’éternel oubli j’y dormirais encore ;
Mes yeux n’auraient pas vu ce faux jour que j’abhorre,
Et dans ta longue nuit mon paisible sommeil
N’aurait jamais connu ni songes ni réveil.