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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/362

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MÉDITATIONS POÉTIQUES.


Mais sur le lutteur qu’il domine
Jacob encor mal affermi
Sent à son tour sur sa poitrine
Le poids du céleste ennemi :
Enfin, depuis les heures sombres
Où le soir lutte avec les ombres,
Tantôt vaincu, tantôt vainqueur,
Contre ce rival qu’il ignore
Il combattit jusqu’à l’aurore…
Et c’était l’Esprit du Seigneur !

Attendons le souffle suprême
Dans un repos silencieux :
Nous ne sommes rien de nous-même
Qu’un instrument mélodieux.
Quand le doigt d’en haut se retire,
Restons muets comme la lyre
Qui recueille ses saints transports,
Jusqu’à ce que la main puissante
Touche la corde frémissante
Où dorment les divins accords.