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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/448

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COMMENTAIRE


DE LA DIX-NEUVIÈME MÉDITATION




C’est encore et toujours le même cri d’adoration jaillissant en vers du cœur de l’homme. Il s’en est échappé de pareils de ma poitrine presque à chacune de mes respirations. Ils n’ont pas été notés, voilà tout. Ce sentiment naturel, constant, passionné de la présence, de la grandeur, de l’ubiquité de Dieu, est la base fondamentale de cet instrument que la nature, en me formant, a mis dans ma poitrine ; harpe ou âme, c’est la même chose. Ce sentiment, cet hymne perpétuel qui chante involontairement en moi, ne m’a pas rendu plus vertueux. La vertu est un effort, et je n’aime pas l’effort ; mais il m’a rendu plus adorateur. Adorer, selon moi, c’est vivre. Au fond, je ne crois pas que l’homme ait été créé pour autre chose. L’adoration est le retour de l’âme à son centre divin ; c’est la gravitation morale, c’est l’univers intellectuel.

Si Dieu me garde des jours libres et sereins au coucher de mon soleil, je les emploierai à chercher dans la nature de plus sublimes notes pour contenir son nom.