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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/499

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POÉTIQUES.


Le jardin qui rit à leur porte,
Dans un buisson de noisetiers ;
Leur seuil couvert de feuille morte,
Où le pauvre a fait des sentiers ;

La voix de leur cloche sonore,
Qui dit aux vains enfants du bruit
Que le Seigneur est dans l’aurore,
Que le Seigneur est dans la nuit ;

Les longs bords de leur robe blanche,
Par des troupes d’enfants suivis,
Qu’on voit balayer le dimanche
La poussière des vieux parvis ;

Cette odeur de myrrhe et de roses
Qui s’exhale autour de leurs pas,
Et leur voix qui parle de choses
Que l’œil des hommes ne voit pas !

Quand le sillon courbe le reste,
Eux seuls travaillent de leur main
À l’œuvre du Père céleste,
Pour un autre prix que du pain !

L’onde qu’ils versent désaltère
D’autres soifs que celle des sens,
Et de tous les dons de la terre
Ils ne moissonnent que l’encens !

Viens donc, détachant ta ceinture,
Au foyer des bardes t’asseoir ;
Ils sont les voix de la nature,
Et vous en êtes l’encensoir !