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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/523

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POÉTIQUES.

Comme un sol moissonné, mais qui germe toujours,
La vie a dans mon cœur porté d’autres amours ;
De l’heure matinale à cette heure avancée,
J’ai sous d’autres abris rafraîchi ma pensée,
D’autres yeux ont noyé leurs rayons dans les miens :
Mais du premier rayon toujours je me souviens,
Toujours j’en cherche ici la trace éblouissante,
Et mon âme a gardé la place à l’âme absente.
Voilà pourquoi souvent tu vois mon front baissé,
Comme quelqu’un qui cherche où son guide a passé.