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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 32.djvu/119

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TOUSSAINT LOUVERTURE.
albert.

Toussaint ! voilà ton fils ! Et voilà ton amant !

adrienne.

Qu’as-tu dit ?… Est-il vrai ?… redis-le-moi, prolonge,
Oh ! prolonge l’extase où ce doux nom me plonge,
On avait donc menti ! tu n’as rien oublié ;
Ton cœur de mon amour n’est point humilié ?
Tu n’as donc pas rougi de cette pauvre noire,
Qui faisait de son âme un trône à ta mémoire !
Tu t’en ressouvenais de si haut, de si loin !…
Oh ! de l’entendre encor, mon Albert, j’ai besoin !
Oh ! dis-moi, redis-moi ces doux noms de tendresse,
Dont le son pour mes sens est plus qu’une caresse,
Oh ! dis-les et fuyons ! j’embrasse tes genoux,
Je t’entraîne à ton père, à l’amour.

salvador, s’élance furieux de l’ombre du pilier qui le cache et
paraît comme un fantôme terrible entre les deux amants.

Je t’entraîne à ton père, à l’amour.Taisez-vous !

À Adrienne.

Reptile venimeux à la langue de femme,
Qui lançais tes poisons à l’ombre dans leur âme,
Attends… dans ton venin ce pied va t’écraser.

À part.

Le foyer de la haine allait les embraser.
Séparons-les !

À Albert et à Isaac.

Séparons-les ! Sortez a l’instant !… Sentinelles,
Emmenez aux arrêts ces deux enfants rebelles.
Que l’on veille, sur eux, — qu’on ne les quitte pas :
L’oreille à leurs propos et l’œil à tous leurs pas.

Les soldats entraînent les deux fils de Toussaint.