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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 4.djvu/530

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notes.

elles en seront, pour ainsi dire, les messagères ; les astronomes, si vigilants à observer leurs mouvements et leur constitution physique, sauront développer les indications qu’ils y puiseront.

» Plusieurs comètes se meuvent dans des orbites évidemment elliptiques ; mais les éléments n’en sont pas assez bien connus pour qu’on soit certain de la durée de leur cours. La belle comète de 1843 reviendra probablement à son périhélie après une révolution de cent soixante-quinze ans et cent vingt-sept jours. Suivant M. Bogulawsky, elle a fait trente apparitions depuis l’an 74, et, chaque fois, elle n’a été visible qu’après son passage au périhélie. On dit qu’à son dernier passage par ce point, elle a effleuré la surface du Soleil, ou que, tout au moins, elle s’en est extrêmement rapprochée : aussi sa vitesse était-elle de 414 milles (166 lieues) par seconde. Mais si la longueur de son orbite est de 5,316 millions de milles, trois fois à peu près la distance de Neptune au Soleil, elle ne doit parcourir, suivant le calcul de M. Bogulawsky, qu’un peu plus de sept pieds par seconde quand elle est parvenue à son aphélie, vitesse suffisante pour la ramener vers le Soleil en 1990. Avant son passage au périhélie, sa queue était invisible ; mais, après ce passage, elle acquit un développement de 1,826 millions de milles en une heure et demie. Cette extrême rapidité d’expansion est inexplicable ; elle indique une force répulsive d’une énorme puissance, qui aurait pris naissance à son plus grand rapprochement du Soleil. C’est alors que se forment les queues, et que beaucoup de changements surprenants et soudains se manifestent dans les têtes de ces astres merveilleux, dont l’aspect est aussi varié que l’étendue en est immense. L’éclat de cette comète était si grand qu’on la voyait tout entière en plein jour. Une autre comète, que M. Hind découvrit le 11 février 1847, était, quoique petite, cent fois plus brillante qu’une étoile de la quatrième grandeur ; on pouvait la voir à 10° du Soleil. »

M. Arago a évalué a environ sept millions le nombre des comètes qui visitent notre système : il est facile, après cela, de comprendre pourquoi on en découvre annuellement un si grand nombre, dont beaucoup sont télescopiques. En 1846, il s’en montra deux à la fois dans le champ du télescope ; elles étaient pourtant fort distantes l’une de l’autre, et ne constituaient nullement une comète comme celle de Biéla, dont la duplication est restée un fait unique.