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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/360

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« Le sommeil fuit ma paupière ; mes larmes ont sillonné mes joues.

» Ma constance fait mon tourment, et ne me laisse aucun repos.

» Nous nous sommes vus si peu de temps, que mes souffrances n’ont fait qu’augmenter.

» Cet éloignement, ces séparations continuelles, me déchirent le cœur. Beni-Abess, combien je regrette vos tentes !

» Que de pleurs inutiles versés loin de ma tendre amie !

» Je n’ai demandé, pour rester heureux près de vous, que le temps qu’accorderait un avare pour laisser voir son trésor. »

Antar, de retour après de longues et infructueuses recherches, se décida à faire partir son frère Chaiboud, caché sous un déguisement : celui-ci, à la suite d’une absence assez longue, revint lui apprendre qu’il avait découvert Ablla chez Mafarey-Eben-Hammarn, qui lui-même l’avait enlevée à Amara, dans le dessein de l’épouser : mais celle-ci, ne voulant pas y consentir, feignait la folie ; et son ravisseur, pour la punir, la forçait de servir chez lui, où elle se trouvait en butte aux mauvais traitements de la mère de Mafarey, qui l’employait aux travaux les plus rudes. Je l’ai entendue vous nommer, ajouta Chaiboud, en disant les vers que voici :