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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/425

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tentes du désert, et que j’avais reçue moi-même de ses amis d’Arabie. Il vit maintenant de la générosité de la France, dans son propre pays, entre sa femme et ses fils. Lorsque la république sera consolidée et paisible, j’espère le revoir moi-même dans cet Orient qui attire l’imagination des poëtes et des philosophes, comme le soleil couchant attire le regard des voyageurs à qui il reste peu de jours pour achever leur chemin.

J’ai rectifié, ou plutôt les événements ont rectifié pour moi, quelques-uns des aperçus de ce livre. Tout a changé sur ce théâtre mobile de la politique occidentale et orientale. Ce qui était vrai en 1834 serait contre-sens en 1850. Dieu a soufflé sur ces déserts, et a imprimé d’autres formes et d’autres ondulations à la surface de l’Orient.

Ibrahim-Pacha est mort ; et son sabre, qui menaçait à la fois les Maronites dans le Liban et l’empire ottoman à Smyrne et à Constantinople, est couché avec lui dans son tombeau.

Méhémet-Ali est mort ; et ses projets d’asservir ou de diviser l’islamisme pour le concentrer et le rajeunir à Alexandrie sont morts avec lui.

Mahmoud, le vainqueur des janissaires, est mort à Constantinople après avoir accompli son œuvre, l’affranchissement de la puissance impériale du joug d’une soldatesque tyrannique et indisciplinée. L’histoire l’appellera le Pierre le Grand de l’empire ottoman. Comme Pierre le Grand, il a abattu les Strélitz.