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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/53

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En traversant une forêt de sapins,
Il se dirige vers les eaux de la citerne,
Pour boire et se rafraîchir.
Voyez ! là brillait quelque chose à travers les rameaux.
Il s’approche d’un vert sapin,
Et il voit dessous, Mustaj-Beg de Lika,
Il voit un guerrier ivre endormi,
Et tout vêtu de soie et d’or.
Son front portait bonnet et tschelenka ;
Sur le bonnet neuf aigrettes brillantes,
Et près de celles-ci un ornement précieux
(Mille pièces d’or vaut ce joyau) ;
Sur les épaules un dolman vert ;
Sur le dolman trente superbes boutons :
Chaque bouton vaut une mesure d’or,
Celui du col en vaut trois,
Et telle est sa dimension,
Que l’eau-de-vie du matin pourrait être servie dedans.
Sur le dolman sont trois agrafes,
Trois agrafes d’or, du poids de deux onces ;
Deux sont ciselées, la troisième est moulée.
Aux pieds du héros sont des chaussures à crochets ;
Jaunes d’or en sont les jambes jusqu’aux genoux,
De manière à ressembler à celles des faucons ;
Des crochets partent des chaînes d’or,
De longues chaînes en délicate orfévrerie,
Telles que les jeunes filles en portent au cou.
Précieuse est la ceinture qui l’entoure ;
Dans la ceinture sont neuf pistolets,
Tous les neuf enrichis d’or pur.
Aux flancs du héros est un sabre damasquiné ;