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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 9.djvu/148

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LIVRE TROISIÈME


Attitude de l’Assemblée nationale. — Barnave se range au parti de la monarchie, avec Duport et les Lameth. — Le côté droit prend la résolution de s’abstenir dans l’Assemblée. — L’Assemblée discute la fuite à Varennes. — L’inviolabilité du roi reconnue. — Les clubs et la presse accélèrent la marche de la Révolution. — Hommes influents du journalisme : Loustalot, Camille Desmoulins, Marat, Brissot. — Le peuple commence à demander la déchéance du roi et la république. — Pétition signée au Champ de Mars. — La Fayette et Bailly repoussent les factieux par la force armée. — Faiblesse de l’Assemblée. — Portraits de Condorcet, de Danton, de Brissot.


I

Il y a pour les peuples comme pour les individus un instinct de conservation qui les avertit et qui les arrête, sous l’empire même des passions les plus téméraires, devant les dangers dans lesquels ils vont se précipiter. Ils semblent reculer tout à coup à l’aspect de l’abîme où ils couraient tout à l’heure. Ces intermittences des passions humaines sont courtes et fugitives, mais elles donnent du temps aux