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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 9.djvu/336

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X

Ce discours, qui poussait un faux patriotisme jusqu’à l’impiété et qui faisait du salut public je ne sais quel dieu implacable à qui il fallait sacrifier même l’innocent, excita un frénétique enthousiasme dans les rangs du parti girondin, une sévère indignation dans les rangs du parti modéré. « Demander l’impression d’un pareil discours, dit Lecoz, évêque constitutionnel, c’est demander l’impression d’un code d’athéisme. Il est impossible qu’une société existe si elle n’a pas une morale immuable dérivant de l’idée d’un Dieu. » Les rires et les murmures accueillirent cette religieuse protestation. Le décret contre les prêtres, présenté par François de Neufchâteau et adopté par le comité de législation, fut enfin porté en ces termes :

« Tout ecclésiastique non assermenté est tenu de se présenter dans la huitaine par-devant sa municipalité et d’y prêter le serment civique.

» Ceux qui s’y refuseront ne pourront désormais toucher aucun traitement ou pension sur le trésor public.

» Il sera composé tous les ans une masse des pensions dont ces ecclésiastiques auront été privés. Cette somme sera répartie entre les quatre-vingt-trois départements pour être employée en travaux de charité et en secours aux indigents invalides.

» Ces prêtres seront, en outre, par le seul fait du refus