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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 9.djvu/498

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Comment donc ne rougissez-vous pas qu’une poignée d’hommes turbulents, qui semblent nombreux parce qu’ils sont unis et qu’ils crient, vous fassent faire leur volonté en vous disant que c’est la vôtre, et en amusant votre puérile curiosité par d’indignes spectacles ! Dans une ville qui se respecterait, une pareille fête ne trouverait partout devant elle que silence et que solitude. Partout les rues et les places publiques abandonnées, les maisons fermées, les fenêtres désertes, le mépris et la fuite des passants, feraient du moins connaître à l’histoire quelle part les hommes de bien auraient prise à cette scandaleuse bacchanale. »


XVII

Collot-d’Herbois insulta dans sa réponse André Chénier et Roucher. Roucher répondit par une lettre pleine de sarcasme dans laquelle il rappelait à Collot-d’Herbois ses chutes sur la scène et ses mésaventures d’histrion. « Ce personnage de Roman comique, disait-il, qui des tréteaux de Polichinelle a sauté sur la tribune des Jacobins, s’est élancé vers moi comme pour me frapper de la rame que les Suisses lui ont apportée des galères ! »

Les affiches pour ou contre la fête couvraient les murs du Palais-Royal et étaient tour à tour déchirées par des groupes de jeunes gens ou de Jacobins.

Dupont de Nemours, l’ami et le maître de Mirabeau, sortit de son calme philosophique pour adresser, sur le