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Page:Lamartine - Méditations poétiques (édition de 1820).djvu/109

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MÉDITATION VINGTIÈME.

LA SEMAINE SAINTE.


À LA R. G.


Ici viennent mourir les derniers bruits du monde
Nautoniers sans étoile, abordez ! c’est le port :
Ici l’ame se plonge en une paix profonde,
Et cette paix n’est pas la mort.

Ici jamais le ciel n’est orageux ni sombre ;
Un jour égal et pur y repose les yeux.
C’est ce vivant soleil, dont le soleil est l’ombre,
Qui le répand du haut des cieux.

Comme un homme éveillé longtemps avant l’aurore
Jeunes, nous avons fui dans cet heureux séjour,
Notre rêve est fini, le vôtre dure encore ;
Éveillez-vous ! voilà le jour.