Page:Lamartine - Méditations poétiques (édition de 1820).djvu/133

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Ses bataillons entiers !
— Seigneur ! épargnez-nous ! Seigneur ! — Non, point de trêve,
Et je ferai sur lui ruisseler de mon glaive
Le sang de ses guerriers !

Ses torrents sécheront sous ma brûlante haleine ;
Ma main nivellera, comme une vaste plaine,
Ses murs et ses palais ;
Le feu les brûlera comme il brûle le chaume.
Là, plus de nation, de ville, de royaume ;
Le silence à jamais !

Ses murs se couvriront de ronces et d’épines ;
L’hyène et le serpent peupleront ses ruines ;
Les hiboux, les vautours,
L’un l’autre s’appelant durant la nuit obscure,
Viendront à leurs petits porter la nourriture
Au sommet de ses tours !




Mais Dieu ferme à ces mots les lèvres d’Isaïe ;
Le sombre Ézéchiel