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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/103

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LE MANDARIN.

mais ajoutons en passant que le progrès est un grand sabre qui force les peuples de marcher, sous peine d’extermination.

— Qui sait !

— Les peuples comme les individus, reprit Durand avec une certaine emphase, ont des devoirs primordiaux ; mais pour relier les peuples et les individus et les faire agir en vue du bien-être universel, il faut une pensée et un but supérieurs. Vous aurez beau dire, et tous les matérialistes avec vous, le sacrifice a besoin d’une espérance.

— Les natures faibles ou poétiques veulent cette espérance et la légitiment, répondit le mandarin. De son côté, l’homme supérieur trouve dans l’harmonie des choses sa récompense, sa pensée et son but. S’il en était autrement, nous userions tous, spiritualistes et matérialistes, la moitié de notre vie a la recherche des causes de la vertu. Ne nous préoccupons que des effets, comme nos pères ; c’est le plus sage, dit Confucius.

Durand continua :