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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/108

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LE MANDARIN.

Croyez-moi, laissez les esprits reposer en paix ! Dès l’instant que votre raison redevient pour vous comme pour nous la lumière unique et supérieure, ne lui imposez pas des recherches inutiles et ne l’exposez pas à s’égarer : elle vous jouerait de mauvais tours.

Il y eut un long silence.

— Savez-vous ce que votre ami Didier pense du spiritisme ? demanda Pé-Kang.

— Il y a des gens qui ont des yeux et ne veulent point voir, qui ont des oreilles et ne veulent point entendre, répondit Durand avec aigreur ; je classe Didier parmi ces gens-là.

— Cependant se préoccupe-t-il des faits que vous signalez ?

— Oui, mais il prétend les rapporter à des causes matérielles. Toutefois, il est forcé d’admettre que cette croyance ne peut nuire à la morale humaine. Elle seule, en effet, nous l’affirmons, sauvera le monde du matérialisme qui l’envahit. Le spiritisme donne la clef de cette grande loi du progrès indéfini, dont la connaissance est si essentielle à la marche des socié-