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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/132

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LE MANDARIN.

ou du public français impose à l’autre son immoralité. En Chine, c’est le littérateur.

« Il ne surgit, — toujours dans le Céleste Empire, — que des œuvres malsaines, sensuelles, et matérialistes dans la mauvaise acception du mot. On n’y trouve aucune tendance vers le perfectionnement ; un petit monde, très-peu réel, quoi qu’on en dise, s’agite dans un tout petit cercle ; on voit des âmes, d’une vertu bâtarde, tenter de s’élever dans une atmosphère épaisse, et retomber lourdement ; d’où, des actions orgueilleuses et basses, des passions cent fois ramassées à terre, volant d’une aile et sautillant sur une patte.

« Toutes ces vulgarités intéresseraient fort peu, n’était le décor. Les auteurs mettent un soin infini à meubler les appartements, à vêtir les personnages, à orner les palanquins, à faire mouvoir sur le gazon fleuri et sous le ciel bleu leurs bien-aimés héros ; mais sortez lesdits héros de leur cage, et je serai bien étonné, si, au lieu d’un rossignol que vous aurez cru saisir, vous ne trouvez pas un oiseau jaune.