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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/167

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LE MANDARIN.

bord des ruisseaux, l’aident à deviner les doux motifs de leur coquetterie ; les oiseaux et les bêtes le fatiguent de leurs confidences. Tout ce qui possède une parcelle d’existence lui répète les secrets de son activité. Lorsque les ruisseaux sont gelés, et les fleurs desséchées au bord des rives ; quand l’herbe est morte dans la plaine, que les feuilles jaunies se dispersent et que le vent siffle avec menace, Davenel, comme les bardes gaulois, prend sa lyre et nous raconte ce que les fleurs et les bêtes lui ont confié. Mais, par-dessus toutes choses, il glorifie la femme, la blonde Velléda, à la bouche inspirée, au regard fascinateur, dont le voile sacré servait de drapeau à nos ancêtres.

Il y a des gens qui ne peuvent croire qu’autant de poésie ait pu germer au milieu des vulgarités de notre réalisme, et qui font de Davenel un contemporain de Linné. Lorsque Michelet est venu, dans son Insecte et dans son Oiseau, répandre les idées de Davenel, il a eu des succès immenses ! Mais combien je préfère l’œuvre de notre ami…